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Témoignages d'Anaïs COMPULSIONE 20 ans

            Bonjour à toutes et tous, je vais vous raconter mon histoire, je suis Anaïs Compulsione. J'ai 20 ans, je fais des études de management, j'ai une vie plutôt tranquille, des amis, une famille, je sors, je m'amuse, bref je profite de la vie !

 

           Courant juin 2014 après une soirée avec des amis, je finis aux urgences car je ne pouvais plus respirer correctement. J'ai enchaînée les prises de sangs, les scanners et enfin la biopsie, pour que enfin le diagnostic tombe. J'avais une tumeur au niveau du médiastin de type B, certes bénin, mais elle progressait vite. Je vais donc être prise en charge à l’hôpital Princesse Grâce à Monaco, par le Docteur Guarnier, ainsi qu'une équipe extraordinaire, ils vont m'aider tant que le plan médical que sur le plan psychologique, car concrètement je ne savais pas pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ?

 

           Des millions de questions se sont bousculées dans ma tête. J'ai d’abord beaucoup pleuré le jour où l'on me l'a annoncé, puis j'ai eu la colère qui a pris le dessus, puis cette colère s'est transformée en force. Je me suis dit que la vie n'est qu'une succession d'épreuves à surmonter pour voir où sont nos limites. J'avais décidées que les miennes ne s’arrêteraient pas aussi tôt et que je ne pouvais pas baisser les bras. J'ai donc enchaînée les chimiothérapies. J'avais décidée d'y aller seule à chaque fois, car ce qui a de plus pire que d'avoir un cancer, c'est d'avoir, de la famille, des amis qui ont un cancer. Être incapable de l'aider, juste d'être présent mais de savoir que nous sommes impuissant est tellement plus déprimant, Je ne voulais emporter personne dans ma chute. Après chaque chimiothérapie j'avais 90 ans, clouée au lit, impossible de manger, je dormais pendant 3 jours. Puis étant donné que mes chimiothérapies étaient toutes les 3 semaines, j'avais le temps de me remettre sur pied, de retourner travailler, mais deux semaines ça passe très vite, à peine le temps de dire « ouf je me sens bien Â» que la prochaine chimiothérapie était déjà là...

 

            C'est malheureux à dire mais ce genre d’événement qui survient au court d'une vie vous fait réaliser beaucoup de choses, elle vous fait grandir aussi. Ma première réaction a été d'avoir de la colère, contre la vie, l'injustice, mais aussi contre ce que le genre humain est devenu dans la société d'aujourd'hui. Vous devez penser que je délire, mais pas du tout. Même si j'avais déjà un terrain propice à ce genre de maladie, je suis persuadée qu'il existe un lien avec notre façon de diriger nos émotions. On est à une époque, où les affects ne sont pas pris en compte. On en a peur, on croit qu'ils vont plus faire souffrir si on les reconnaît, qu'on les prend en compte. Au lieu, on les enterre bien profond au fond de nous, on met une grosse pierre dessus, au pire on noie notre chagrin, dans un peu d'alcool de temps en temps, et poufff…c'est passé, on sourit, on rit, on plaisante, on court, on fait comme si tout allait bien.

 

            Je me suis donc demander, que vient dire cette maladie dans ma vie ? Comment puis-je la vivre ? La combattre ? Mais aussi qu'est-ce qu'elle peut m'apprendre sur moi ? Sur la vie ? Sur l'amour ?

 

            Même les épreuves peuvent apporter du bon.

 

           J'ai donc réalisé que dans la vie, on s'en sort toujours seul, nous avons notre entourage pour nous épauler c'est sûr, mais il n'y a que notre force, notre mental, notre volonté qui nous fait avancer.

J'ai vu au cours de cette épreuve qui a réellement été là pour moi. Je sais maintenant à qui faire confiance.

 

 

           Mon traitement s'est finit en novembre 2014, je suis maintenant en réémission pendant 3 ans, je vais passer des scanner tous les 3 mois pour voir comment cela se passe, si la plaie s'est bien résorber, car ce cancer est connu pour avoir beaucoup de récidive.

 

           Effectivement, nous sommes en juin 2015 maintenant, et il y a 3 mois j'ai passé ce fameux scanner, qui ne m'a pas apporté de bonnes nouvelles, mais pas de mauvaises non plus. Ils ont retrouvé quelque chose, mais trop petit pour s'avancer ou effectuer des examens complémentaire. Cela peut être sans doute rien m'ont-ils dit, que ceci ne pouvait ne pas se développer. J'en saurai plus ce mois-ci au prochain scanner.

 

           En attendant je vis une vie normal, je n'ai jamais arrêté de travailler, je passe mes examens pour avoir mon BTS Management comme c'était prévu. Ce n'était qu'une parenthèse et une parenthèse finit toujours par se refermer.

 

           Il ne faut surtout pas avoir honte, ou avoir peur d'en parler, le cancer ne doit pas être un sujet tabou, il faut extérioriser. Il faut arrêter de tout garder pour soi. Le mentale fait plus de 50% de la guérison, Le bonheur ne s'apprend pas c'est un état d’esprit. Ce cancer fais dorénavant partit de moi et m'a rendu plus forte que jamais, je souhaite à toutes les personnes en cours de guérison ou déjà guéris de profiter. La vie est une maladie sexuellement transmissible, il faut savoir l'accepter.

 

           Je suis heureuse d'avoir pu écrire ses quelques lignes et j’espère qu'elles vous aideront à vous sentir... encore mieux !

 

 

          Anaïs COMPULSIONE

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